Et maintenant, jouez avec les nombres!
(Και τώρα παίξτε με τους αριθμούς!Στην πρώτη άσκηση, προσέξτε γιατί το χρονόμετρο τρέχει! Στη δεύτερη άσκηση, γράψτε τους αριθμούς που λείπουν)
Le garçon aux grandes oreilles D’après la tradition orale du Maroc
Marche aujourd’hui, marche demain. Plus tu marcheras, plus tu iras loin.
Très loin d’ici, vivait un hakem, un gouverneur. C’était un
homme puissant et craint. Mais malgré cela, il cachait un terrible
secret : il avait honte de son fils. Honte ! Mais honte de quoi ? Il
avait honte de ses grandes et longues oreilles. De peur que la tare de
son enfant ne soit connue de tous, son père lui demandait de cacher ses
grandes oreilles sous une calotte.
Quand ses cheveux devenaient trop longs, un coiffeur venait directement
dans sa demeure. Ce dernier devait jurer de ne poser aucune question et
de garder le secret. Notre coiffeur jura, mal lui en prit ; maintenant,
il n’y avait qu’une seule question qui tournait dans son esprit :
pourquoi le fils du hakem avait-il de longues oreilles ? La
curiosité fut plus forte que le secret. N’en pouvant plus, un jour, il
posa la question qui le hantait. Comme d’habitude, on le laissa couper
les cheveux de l’enfant, mais à peine eut-il terminé son travail qu’on
se saisit de lui … et qu’on lui coupa la tête.
Tous les coiffeurs qui lui succédèrent connurent le même sort. Aucun
n’était capable de tenir sa langue et tous craignaient d’être appelés
dans la demeure du gouverneur. Un jour il convoqua un coiffeur qui avait
la réputation d’être discret. C’était vrai : il vit les longues
oreilles et ne posa aucune question. Avant de repartir le père lui
rappela ce qui l’attendait s’il ébruitait le secret : il aurait, comme
tous les autres, la tête tranchée.
De retour chez lui, le pauvre coiffeur ne se doutait pas que ce secret
allait envahir et occuper son esprit jour et nuit. Il devenait tellement
lourd à porter qu’il avait l’impression d’avoir le corps lourd. Plus
les jours passaient, plus il lui était intenable de tenir cette vérité.
Un beau matin n’en pouvant plus, la main sur la bouche, il se précipita
vers un puits isolé et là, se pencha sur la margelle, il cria de tout
son souffle : « Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du
gouverneur a de longues oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes
oreilles ! Le fils du gouverneur a de longues oreilles ! »
Une grenouille au fond du puits l’entendit. De sa voix de grenouille
elle coassa : « Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du
gouverneur a de longues oreilles ! »
Un pigeon qui se désaltérait l’entendit et il roucoula : « Le fils du
gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de longues
oreilles ! »
Le corbeau qui passait par là l’entendit et il croassa : « Le fils du
gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de longues
oreilles ! »
Tous les autres oiseaux l’entendirent et en volant au-dessus de la ville
ils chantèrent : « Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le
fils du gouverneur a de longues oreilles ! »
La rumeur se répandit dans toute la ville et tous les enfants
chantaient : « Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du
gouverneur a de longues oreilles ! »
La nouvelle arriva aux oreilles du gouverneur, il devint fou de rage. Il
se promit qu’avant de trancher la tête du coiffeur coupable, il lui
ferait avaler sa langue. Tout tremblant, notre pauvre coiffeur jura et
nia qu’il n’avait révélé ce secret à personne. Quand le fils entendit le
coiffeur, il dit à son père de croire en ses paroles car cet homme
était sincère. Il lui dit aussi : « Mon père, puisque tout le monde est
au courant, il n’y a plus lieu d’en vouloir à tous les coiffeurs. Ni
toi, ni moi n’auront plus à rougir de cette différence. » On relâcha le
coiffeur, soulagé d’avoir encore sa tête sur les épaules. Quant au fils
du gouverneur, libéré de sa honte, il se promenait désormais tête nue.
Mon conte est parti avec la rivière et moi je suis resté avec les fils des généreux.